Homélie du Père
Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta Loi délivrance
Aujourd’hui nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, la liturgie nous invite à méditer sur les textes suivants :
- Lecture du livre de l’Apocalypse de saint Jean (11, 19a et 12, 1-6a.10ab)
- Psaume 44, avec comme refrain : « Debout à la droite du Seigneur, se tient la reine , toute parée d’or ! »
- Lecture de la lettre de saint Paul aux Corinthiens (15, 20-27a)
- Évangile de saint Luc (1, 39-56)
Peuple de Dieu ! Bien Chers Frères et Sœurs dans le Seigneur, aujourd’hui, nous célébrons l’Assomption ou encore, l’élévation de la Vierge Marie au ciel.
En effet, l’Eglise nous enseigne que Jésus n’a pas permis que le corps de celle qui l’a porté dans son sien connaisse la putréfaction de la tombe. C’est la raison pour laquelle il l’a élevée au ciel corps et âme, lui faisant ainsi bénéficier d’avance de la grâce qui est destinée à tous les chrétiens, à savoir celle de la résurrection de la chair.
C’est pourquoi nous pouvons dire, sans risque de nous tromper que la fête d’aujourd’hui oriente nos regards vers la gloire qui nous attend à la fin des temps, lorsque nous aurons mené jusqu’au bout le combat de la foi.
Dans la première lecture, tirée du livre de l’Apocalypse, saint Jean nous parle de ce combat et de son issue, dans un style imagé.
Dans ce texte, la femme opposée au dragon représente l’Eglise qui combat chaque jour contre le mal.
Le dénouement de ce combat est en notre faveur, car le Christ, le Fils de Marie, a vaincu définitivement les forces du mal. C’est ce qui ressort de cet extrait : « … Alors j’entendis dans le ciel une voix forte qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! » (Ap 11,10).
Dans la seconde lecture, saint Paul explicite aux Corinthiens ce mystère. Il fait une comparaison entre Adam, le premier homme et Jésus, le premier des ressuscités d’entre les morts.
Il constate que c’est par la désobéissance d’Adam que la mort s’est emparée du genre humain, et que par l’obéissance jusqu’à la mort du Christ , celui-ci retrouve la vie. Christ, mort et ressuscité devient alors l’antidote de la mort, car il a vaincu les forces du mal qui entraînent l’homme vers celle-ci et a inauguré un chemin de vie pour tous ceux qui le suivent.
C’est la signification de cette phrase devenue célèbre que nous chantons dans nos liturgies : « C’est en Adam que meurent tous les hommes, c’est dans le Christ que tous revivront. ».
En nous inspirant de saint Paul, nous pouvons faire une comparaison similaire entre Eve et Marie, et nous rendre compte que là où la première a échoué avec fracas, la seconde a réussi avec brio.
Il s’agit en effet de l’épreuve de la foi. Eve a désobéi à Dieu parce qu’elle s’est laissée convaincre par le serpent du fait que Dieu ne voulait pas son bonheur et son plein épanouissement.
Marie, au contraire, a mis toute sa foi en la parole de Dieu, au risque de sa propre vie. C’est la source de sa gloire et de tous les privilèges que Dieu lui a accordés, y compris son Assomption, que nous célébrons en ce jour. En effet, grâce à cette foi totale de Marie en la parole de Dieu, l’Esprit Saint l’a proclamée « Bienheureuse ».
Saint Luc nous dit dans l’Evangile, qu’à la salutation de Marie, sa cousine Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint et s’écria d’une voix forte : « Heureuse celle qui a cru en l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »(Lc 1,45).
La fête de ce jour nous montre l’issue du combat que nous sommes appelés à mener chaque jour comme chrétiens. Elle nous fait comprendre que malgré la dureté de l’épreuve qui peut être la nôtre, ce qui nous attend c’est la gloire de la victoire.
En même temps, Marie, notre mère, nous montre le chemin qui mène à cette gloire définitive : la confiance totale en Dieu et en sa parole.
C’est l’occasion, pour chacun d’entre nous, d’approfondir notre méditation par ces questions :
- Suis-je convaincu(e) qu’en toute chose, Dieu œuvre pour mon bien ?
- Que puis-je dire de l’état de ma foi ?
- Est-elle chancelante, partielle ou totale et ferme ?
Puisse la Vierge Marie, en cette fête de l’Assomption, intercéder pour nous auprès de son Fils Jésus, afin qu’il nous accorde la grâce d’une foi totale en lui et en sa parole.
DIEU EST AMOUR
Amen
Votre Frère,
Abbé Éminence ADZOBI