7ème Dimanche de Pâques
Aujourd’hui nous sommes le septième dimanche du Pâques, la liturgie nous invite à méditer sur les textes suivants :
Lecture du Livre des Actes des Apôtres ( 7, 55-60)
- Lecture du livre des Actes des Apôtres (7,55-60)
- Psaume 96, avec comme refrain : « Le Seigneur est roi, le Très-Haut sur toute la terre ! »
- Lecture de l’Apocalypse de saint Jean (22, 12-14.16-17.20)
- Evangile de Saint Jean (17, 20-26)
Peuple de Dieu ! Chers Frères et Sœurs dans le Seigneur, l’Evangile nous montre à plusieurs reprises Jésus en prière au cours de sa mission. Il a régulièrement éprouvé ce désir de cœur à cœur avec son Père, en se retirant pour converser avec lui. Il a même appris à ses disciples la prière « Notre Père ».
Seulement, la prière dont il est question dans l’Evangile de Jean aujourd’hui, est particulière. On l’appelle « prière sacerdotale » parce que Jésus prie pour tous les homme qu’il est venu sauver. Parvenu au terme de sa mission, il va bientôt vivre sa passion. En quelques sortes, cette prière récapitule tout, ressaisît tout ce qu’il a fait pour les offrir au Père, pour les confier au Seigneur. Il veut continuer à prendre soin de l’humanité : « Père, que là où je suis, ils soient avec moi ».
Nous serons surtout attentifs à deux réalités :
- L’insistance de la prière de Jésus sur les apôtres et sur le fruit de leur mission : « Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi. ».
- Jésus, qui sait qu’il va laisser ses disciples et qu’ils seront tentés par l’infidélité, la persécution et le doute, assume déjà leur mission.
Il prie pour eux et porte d’avance l’efficacité et la fécondité de la mission. Parce qu’il prie pour ceux qui seraient les bénéficiaires de tous les temps de l’œuvre d’évangélisation. C’est ce travail qu’il attribuera aussi à l’Esprit Saint, celui d’être protagoniste de la mission. Cette prière a des implications pratiques dans la vie du disciple. Elle rallume la pleine confiance au maître de la mission qui dispose les temps et les circonstances. C’est lui qui féconde la mission des disciples. L’œuvre de l’évangélisation n’est pas abandonnée à la passion des seuls disciples, au contraire, elle est portée et assumée par Jésus. Cela ne va pas sans manquer de nous rappeler cette phrase célèbre de Jésus : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. ».
Jésus est le seul à façonner la vie de son Eglise. La question que nous devons nous poser est : « Avons-nous pleine conscience que Jésus assure la fécondité de notre mission ? ». De nos jours, beaucoup se plaignent du manque de vitalité de nos églises. Il serait bon de réfléchir sur les critères qui définissent cette vitalité. Parfois ils s’appuient légitimement sur le nombre. Or, récemment, dans le mensuel de la Croix Africa, un professeur de philosophie, Boa Thiemele, a eu de mots justes pour méditer sur ce thème : « L’augmentation de catholiques en Afrique est-elle un signe de croissance de l’Eglise ? ». Pour lui, « le nombre ne fait pas toujours la qualité, le bruit et l’exubérance collective éloignent aussi du recueillement ». Simple point de vue, me direz-vous, cela nous pousse au moins à savoir à quelle fécondité nos églises aspirent. Oui, Chers Frères et Sœurs dans le Seigneur : « Il ne s’agit pas de faire nombre, mais de faire signe ». Dans cette optique, l’intention fondamentale de la prière sacerdotale de Jésus trouve sa pleine importance.
« Que tous soient un. Comme toi Père, tu es en moi et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croit que tu m’as envoyé ». L’insistance sur l’unité entre les hommes, qu’il aime et qu’il est venu sauver, demeure pour l’Eglise et pour nous, une exigence et un défi. Exigence de fraternité, puisque le Christ a fait de nous des enfants d’un même Père et toute atteinte à la communion blesse ce salut qu’il nous a offert. D’ailleurs, au nombre des discrédits du christianisme du 20ème siècle, Saint Jean Paul II, notait en bonne place le génocide du Rwanda . Un peuple à plus de 90 % chrétien qui s’est entretué. De plus, l’unité offre l’exigence du témoignage que nous avons à donner au monde, à ceux qui ne partagent pas notre foi. Enfin, l’unité obéit à l’exigence de fécondité pour la mission. L’amour que sont appelés à vivre les disciples s’inspire de l’amour entre Père et Fils. Car le Christ demande que tous soient UN : « Comme toi, Père tu es en moi et moi en toi ». Le mot « comme » n’est pas un comparatif, il est la cause même, le modèle, il en est la source.
Chers Frères et Sœurs dans le Seigneur, à quelques jours de le Pentecôte, où il nous sera fait don du Saint-Esprit, que la Prière Sacerdotale du Christ, féconde la mission de chacun, afin que, dans ce monde sécularisé,
au lieu de faire nombre, nous fassions signe : Signe d’unité et de fraternité,
pour que le monde croit au Christ.
DIEU N’ABANDONNE PAS SON PEUPLE
Amen
Votre Frère,
Abbé Chris Brunel GOMA